Une mort... Incertaine? [Pv - Miss Gouverneur]

"Ma chaloupe est prête?"

"Oui capitaine mais je ne comprends toujours pas pourquoi vous faites cela..."

"Mac Kinley, je te l'ai déjà dit des centaines de fois, ce que je fais ne regarde que moi. Et il faut absolument que j'ai cette entrevue pour avoir une chance de tomber sur Swan et Sparrow avant la compagnie des Indes."

Maxwell Evans, alias Vaan, était le capitaine de l'Eternity depuis une bonne dizaine d'années maintenant. Tout comme lui, son navire, vu le nombre d'années qu'il a écoulé sur les mers, avait la réputation d'être immortel. Quelque peu semblable au Black Pearl au niveau de la taille et de la vitesse, l'architecture même de l'Eternity se voulait un peu plus coloré, arborant des tons sombres variant entre le brun marron, le noir et le beige avec des nuances de petites touches grisâtres. Bref, un navire à la fois simple et majestueux qui ne donnait pas l'impression, au premier abord, d'appartenir à un quelconque équipage de pirates. Ah oui, l'équipage... Autant que la construction de ce bâtiment avait demandé des années et beaucoup de patience à notre capitaine Evans que recruter son équipage s'était avéré beaucoup plus ardu. Pour se faire, il avait du choisir tout d'abord des matelots assez expérimenté. Ils ne devaient pas avoir peur du danger, devaient pouvoir faire face à n'importe quelle situation et se battrent avec hargne, courage et être un maître à l'épée. Une sélection hors pair qui, toutefois, correspondait à quelques volontaires téméraires et émérités qui se noyaient dans l'alcool et la luxure au sein des bordels de Tortuga. Mais s'il n'y avait eu que cela... Bien évidemment que non. En dehors de toutes ses qualités, les membres potentiels de l'Eternity devait avoir connaissance de l'état de Vaan, à savoir celui de l'immortalité en quelque sorte. Cependant, si un seul d'entre eux se voulait être trop curieux et poser des questions sur le passé de notre capitaine, ce dernier était automatiquement exécuté. Ce qui fait que sur ses dix années de course à travers les océans des globes et les mystéres que renfermaient les Caraïbes, il fallu attendre jusqu'il y a six ans pour que l'équipage soit enfin au complet.

"Cette quête pour retrouver Sparrow et lady Swan est-elle vraiment nécessaire capitaine?"

Mac Kinley était le second du capitaine Evans. Vaan l'avait rencontré dans une taverne de Singapour. Ce trentenaire était maître d'un petit navire sans grande prétention qui voulait faire son chemin dans l'histoire des océans. Malheureusement, le faible éqipage qu'il avait ne le considérait pas à la hauteur en tant que capitaine et, de ce fait, s'était mutiné et l'avait abandonné lâchement sur les côtes asiatiques. Ainsi, ce Kinley avait déjà une expérience de la mer et il avait la bonne habitude de ne pas poser trop de questions. Un atout de taille pour Maxwell. Néanmoins, la promiscuité qu'il partageait semblait avoir changé le second en question, en effet, depuis quelques temps, il se permettait de donner son avis sur les ordres du capitaine, ou se montrer en désaccord avec celui-ci. Vaan ne lui en voulait pas, au contraire, cela lui faisait parfois du bien d'entendre un autre son de cloche, d'autres idées pouvant se montrer ingénieuse. Mais la curioisité ou autres conseils attrait à la quête du capitaine de retrouver Jack Sparrow et Elizabeth Swan le dérangeait fortement.

Le pied posé sur le rebord de la chaloupe, une main sur un cordage, notre ami se retourna vers son second en pointant l'un de ses deux revolvers face à son visage.

"Kinley, je t'apprécie mais m'oblige à te descendre. Tu sais pertinnement que les ordres sont les ordres. Je te demande simplement de veiller sur l'Eternity en mon absence et, si je ne reviens pas, applique le code, comme d'habitude."

Le second hocha de la tête, laissant alors son capitaine rangainer son arme et prendre place dans la chaloupe. Appliquer le code était un peu lâche. En effet, cela voulait dire que si le capitaine ne revenait pas d'ici vingt quatre heures, comme convenu entre lui et les membres de l'équipage, l'équipage proprement dit devrait l'abandonner et faire voile vers l'horizon afin de ne pas se faire attraper par les colons britanniques et tous ces chiens de fayence de la compagnie des Indes. Quel fléau cette compagnie d'ailleurs. Depuis maintenant deux années, comme la plupart des autres navires pirates, l'Eternity ne se trouvait jamais en grande tranquilité. Sur dix huit mois de navigation, il participa à douze affrontement face à aux forces armées de la compagnie. Néanmoins, cette victoire était souvent en partie due à l'esprit vaillent et malin de Vaan. Ce dernier espérait d'ailleurs que son absence ne symboliserait pas la disparition de son navire à jamais. Mais même si cela devait être envisagé, il en reconstruirait un et ferait tout pour trouver un équipage aussi loyal et méritant que celui qu'il possédait actuellement.

La chaloupe s'éloigna du navire. Vaan ramait doucement en direction de Port Royal. Vu l'heure qu'il était et se trouvant à une bonne lieu de la cîté maritime, il y arriverait en milieu de matinée, ce qui le convenait parfaitement. Il ne doutait absolument pas du déroulement de son arrivée. L'endroit étant au main de la compagnie des Indes, une fois amarré, il serait automatiquement accueilli par la garde face à laquelle il luttrait ou non mais, dans tous les cas, il se retrouverait placé en cellule avant de recevoir la visiter de madame le gouverneur. Et ensuite, s'en suivrait une petite discussion avant une mise en accusation et une pendaison en place publique. Comme tout pirate, voila quel était donc la vision des évènements futurs. Toutefois, contrairement à son équipage qui redoutait cela, le capitaine voulait justement que tout cela se passe de cette manière. Soit comme cela, sinon, qu'il accoste sans aucun soucis aux abords de Port Royal et vienne vagabonder joyeusement et innoccement jusqu'à la résidence du gouverneur pour le prendre par surprise et, ainsi, avoir toute son attention. Néanmoins, ce n'est pas parcequ'il était pirate qu'il appréciait nécessairement de se lancer dans des histoires d'enlèvements et autres problèmes tactique. Non, se faire mettre en prison et attendre de voir la personne désirée était tellement plus simple, surtout lorsque l'on ne redoutait pas la mort et, ce, sous quelques formes que se soit.

~~~ Deux heures plus tard ~~~

Ayant ramé de manière constante, sans pour autant être spécialement rapide, Vaan passa une main dans sa chevelure chatain décorée de quelques reflets blonds. Son regard bleu nuit se posa sur les côtes de Port Royal. Cette dernière n'avait pas tellement changé depuis l'attaque du Pearl et l'installation de la compagnie des Indes qui en avait fait sa première place forte dans les îles des Caraïbes. D'où il était, il pouvait voir ce panneau qu'avait aperçu Jack Sparrow lors de son arrivée quelques moments plus tôt, à savoir un écriteau sur lequel était inscrit "Pirates, vous êtes prévenus". Prévenu de quoi? Et bien, la réponse ne pouvait être que plus explicite puisque que trois squelettes garnissait cet avertissement, tous les trois pendus haut et court. Le regard inexpressif de Vaan se concentra sur cette vision quelque peu atroce avant de se reconcentrer sur son arrivée aux abords des quais. Cela se fit sans mal puisque deux trois autres navires arrivèrent en même temps. Contrairement à notre ami, eux, semblaient avoir leur emplacement déjà défini, sans doute là des navires marchands. Ils allaient et venaient à leur guise tout en se soumettant au contrôle de sécurité de la compagnie qui se faisait un poing d'honneur à ce que toute contrebande de nourriture, de boissons ou de transport de pirates ne puissent être réalisés. De ce fait, Maxwell ne pu s'empêcher d'échapper à cedit contrôle lorsqu'il amarra, chose un peu stupide puisqu'il était dans une chaloupe...

"Lever les mains et décliner votre identité !"

Ils étaient deux, deux gardes de la compagnie qui vinrent pointés en joue notre cher ami. Ce dernier ami haussa un sourcil en se tournant vers eux, terminant d'accrocher le cordage autour du bout.

"Et bien, pas étonnant que vous n'ayez pas beaucoup de visiteurs avec un tel accueil..."

Rétorqua Vaan avec une certaine non-chalance, ce qui ne plaisait évidemment pas vraiment aux deux soldats.

"Léve tes mains si tu vas pas dîner avec les poissons !"

Insista le deuxième garde.

Vaan soupira, montant alors sur le quai, sa chaloupe étant solidement attaché. Il vint s'adresser à ses deux gardes tout en levant doucement ses bras. Sa longue veste laissa entrevoir sans aucun mal son épée et son sabre attaché au niveau de sa taille, ainsi que le manche d'un pistolet attaché à sa ceinture avant.

"Voyons, un peu de civisme messieurs, je suis simplement venu rendre visite au gouverneur, pour la saluer."

C'est là que le coup vint surprendre Vaan, un coup qu'il n'aurait pu prévoir. Derrière lui, un coup de crosse s'abbatu sur sa nuque. Un troisième garde avait surgit de derrière, on ne sait comment. En tout cas, ce qui était certain, c'est que la garde avait fait d'énormes progrès au niveau de la sécurité depuis que ce n'était plus le fameux lord Beckett qui était aux commandes de la compagnie.
Assailli par ce coup, le capitaine tomba à genoux, préférant se laisser faire, une main passant sur sa nuque.

"Tu la verras... Avant de mourrir saleté de pirate !"

Il n'eut le temps de répliquer quoique se soit qu'un nouveau coup de crosse s'abbatu sur sa tête et que la vision de Vaan se trouble à nouveau. Tout devint sombre, tout devint noir. Et c'est ainsi que le capitane de l'Eternity, l'insaisissable capitaine Evans, venait de se faire conduit immédiatement en prison...

« Encore une signature ou deux... »

E

nnui. Un sentiment bien compréhensible.
Doux grésillement d'une plume à la pointe encrée de noir sur une feuille de parchemin, allant d'un point à un autre par le simple instinct de son utilisatrice; suivant des courbes arrondies et revenant parfois au point de départ. Répétant une nouvelle fois le mouvement, pour chaque ligne, pour chaque feuille de papier utilisée, on allait d'ailleurs bientôt en manquer. Voilà le seul divertissement, la seule occupation qu'on pouvait trouver dans ce bureau, écrire, et effleurer des cases d'un simple trait à l'horizontale. On ne trouvait pas mieux, il n'y avait que ça pour s'occuper, et voir ses jours se terminer les uns après les autres, mais d'une lenteur interminable. Chaque heure serait bien comparée à un siècle passé dans cette pièce que seules quelques fenêtres la baignait dans une clarté lumineuse et presque aveuglante; ce bureau dépourvu de la moindre présence, civilisation, à part les incessants passages de soldats venus l'informer d'arrestations ou d'informations pouvant lui être utile. Mais leurs venues étaient rares, surtout cette semaine, et il n'y avait guère quelque chose de spécial qui aurait put se passer à Port-Royal, la capitale du commerce maritime et économique. C'était trop demander sans doute. Et puis, même si c'était un travail assez fastidieux, il fallait quelqu'un pour le faire, et c'était les contraintes de son poste, on ne partait pas tous les jours en mer, surtout quand il n'y a absolument rien à voir ni à conquérir; Port-Royal avait atteint une certaine superficie et la Compagnie Anglaise des Indes Orientales s'étendait de loin, ils avaient le monopole sur tout. Que rechercher au fond des mers, à part croiser le fer avec des pirates.

S

i l'on pouvait compter toutes les journées d'un calme presque mortel, cela pourrait ne jamais prendre fin. Tout se répétait en boucle, et ça en aurait lassé plus d'un, devoir rester cloîtrer ici, on pouvait en devenir taciturne. Heureusement qu'il y avait des choses à voir à l'extérieur, comme aussi ses devoirs entant que représentante de la ville, communiqué avec les gens était une priorité, après les dossiers et les feuilles à remplir bien sûr. Mais pas n'importe qui, certaines classes étaient à exclure définitivement, et la classe des barbares surnommés pirates était en premier de la liste. Cette vulgaire haine envers d'autres êtres humains pouvait être mal-vu, on était tous semblables, mais ce qui dégoûtait les gens et elle aussi, c'était que des « frères » de sang deviennent les pires bandits du monde. Pour eux, on n'avait pas le choix, et c'était rudement recommandé, tous assistés à ce spectacle, et s'en réjouissait; c'était la pendaison.
Un acte bien douloureux pour les victimes et leurs proches, mais cependant un grand soulagement et un sentiment de triomphe se frayait un chemin dans les coeurs des spectateurs et des "bourreaux". Elle le ressentait comme ça, elle s'en délectait d'admirer cette scène bien artistique qui se déroulait sous ses yeux bleus; qui brillaient d'honneur et d'une joie perceptible comme étant un état de profonde fierté, comme celle d'avoir envoyé un autre « déchet de la société » dans les ténèbres à jamais.

O

h. Enfin, elle leva sa plume de quelques centimètres et prit la fine feuille blême d'une pâleur semblable à sa propre main; et la mit de côté, cherchant une autre sans lever les yeux. Ça devenait une habitude propre d'avoir tout ce qu'elle à besoin juste sous son nez, elle n'avait nullement besoin de se lever de son fauteuil confortable et dur aux tons rouges sang, pour chercher le prochain travail à accomplir. Mais à peine eut-elle lut les premiers caractères du texte et qu'elle ait trempé son stylo dans l'encre noire qu'on sembla avoir toqué à la porte, trois petits coups bien distincts et forts. On peut deviner le premier sentiment qui lui vint à la tête, l'agacement, d'avoir été dérangée pendant sa besogne. Et qui plus est, par un idiot sans aucun doute, un de ces marins qui l'informent des dernières nouvelles de la grande ville. Il n'y avait rien d'important, il n'y avait jamais eut une quelconque importance, à par les exécutions, qui l'animaient d'une flamme d'impatience. Mais là...une petite voix dans sa tête lui disait que ça n'avait aucun rapport avec ça, et elle y croyait, même si une petite hésitation l'empêcha de murmurer vaguement comme tous les jours le mot « Entrez. ». Résultat: le bougre insista et retapa sur la lourde porte en bois vernis une nouvelle fois, ce qui l'agaça encore. Alors, en toute logique elle clama le mot magique qui allait faire cesser ces coups de poings sur « sa » porte. Un pesant silence vint après ça, et le grincement de la porte qui s'ouvrait fit légèrement bouger sa main en malencontreusement créant un gros trait sur sa feuille, à la verticale. Son humeur se changea en légère colère et elle se retint de pousser un juron, prenant la feuille sale et la roulant en boule avec ses mains pour la jeter dans une corbeille aux pieds de son bureau. « Encore » une autre feuille à refaire, c'était malheureux. Et celui qui franchirait cette porte, aurait de ses nouvelles, à venir comme ça en faisant le plus de bruit possible pour la faire enrager. A peine une seconde plus tard, la personne qu'elle était sûre de voir arriver franchit le seuil du bureau, c'était un marin plutôt petit à l'air craintif, il regardait fixement chaque tableau, chaque bibelot et chaque étagère qui se trouvait là. Avant de croiser le regard de la lady, qui renonça à reposer sa plume, faisant mine d'être plongée dans son travail.

« Lady Riddle, excusez-moi de vous déranger en plein travail... »

s'engagea-t-il, restant près de la porte, comme s'il attendait quelqu'un.

Là il avait touché juste, dérangée, voilà le bon terme. Mais elle pourrait se réjouir, se plaignant auparavant pour le manque de monde, elle avait quelqu'un à qui demander des nouvelles de Port-Royal, c'était un soulagement. Demeurant absente pendant quelques secondes, plongée dans ses pensées, tout en réécrivant quelques mots sur sa nouvelle feuille. Mais, voyant que l'homme ne se décidait toujours pas à continuer et donner la raison qui l'avait poussé à venir, elle se vue obligée de répondre.

« C’est pour ?... »

murmura-t-elle d'une voix plutôt neutre et d'un air faussement ennuyé.

« Un pirate se serait introduit à Port Royal il y a une bonne heure … »

Elle eut un faible soupir, fermant les yeux pendant quelques secondes, cherchant ses mots tout en continuant d'écrire. Se répétant la réponse du soldat en tête, il venait pour ça alors. C'était certes intéressant, mais la vie des suicidaires ne la concernait pas.

« Bien. Occupez-vous en… »

dit-elle froidement, ne levant même pas les yeux de sa copie. Certaine de ce qu’elle avançait et que le marin repartirait toujours silencieux s’occuper de ça; et qu’il n’y aurait absolument pas besoin de l’aide de la lady. Mais à voir la tête du marin, ce n’était pas finit, il ouvrit la bouche quelques instants, mais aucun son ne sortit, il cherchait ses mots ; conscient de l’agacement du gouverneur.

« C’est que … my lady, il demande à vous voir… »

Sans ajouter un seul mot, elle soupira une nouvelle fois, pensant qu’il valait mieux ne pas insister, c’était incroyable à quel point ce simple marin pouvait l’exaspérait au plus haut point et lui donnait envie de le descendre d’une balle. C’était ça, les nouveaux promus au titre de soldat de la Compagnie, tous des hommes naïfs, craintifs et lourds. On pouvait s’exprimer dans des mots simples non ? Comme ne pas tourner autour du pot et dire immédiatement quel était le problème…

Bref, la jeune femme n’attendit pas encore un seul mot de sa part, il valait mieux que cela se passe comme ça, sinon elle n’aurait put lui garantir une quelconque sécurité par la suite. Quittant son vaste bureau d’un pas lourd jetant au passage un regard vers le couloir menant au grand escalier ; observant tous ces portraits aux regards indifférents et vagues.

Un garde de la Compagnie poussa lentement la lourde porte menant aux cachots de la prison, aux cages en acier où bon nombre de pirates attendaient leur heure bien sagement, espérant faire venir ce petit chien porteur des clés. C’était d’une telle stupidité…Enfin…les pirates faisaient des choses stupides et l’étaient, c’était ce que pensait la gouverneur, certaine de ce qu’on lui avait dit et de ce qu’elle avait put voir de ses propres yeux. Alors naturellement, en sondant du regard le visage des quelques gardes postés près d’elle et devant les portes, elle leur fit signe de la suivre, trois d’entre eux suivirent ses pas, qui résonnèrent un écho froid. Une fois arrivés devant la dernière cellule où un jeune homme s’y trouvait, après avoir put voir quelques regards implorants de la part des autres prisonniers au passage. Se tenant à quelques mètres de la grille d’acier, ses officiers gardant les bras croisés, leurs fusils à portée de main, attendirent, regardant la silhouette foncée avec mépris.

« La sécurité s’est renforcée, depuis mon prédécesseur, n’est-ce pas ? »

dit-elle, comme pour rompre le silence, s’adressant au prisonnier, qui ne pouvait que regarder les silhouettes sombres, ne pouvant sortir de sa cellule.

Il est vrai que la sécurité s’était nettement améliorée depuis la chute du gouverneur Swann, mais il faut dire, que pour Verity, ce n’était qu’un incapable qui avait une confiance aveugle envers les pirates qui côtoyaient sa fille et ne faisait qu’obéir aux ordres de Lord Beckett, comme un vulgaire toutou. Il ne savait pas lui-même que faire, il n’avait pas l’autorité du dirigeant de l’EIC°, une autorité que Miss Riddle avait, comparé à lui. Et puis, franchement, pourquoi faire confiance à une telle racaille, simplement parce qu’ils fraternisaient avec sa fille ? C’était d’une naïveté sans pareil…Néanmoins, elle aurait put écrire un roman sur les erreurs du précédent gouverneur, surtout en matière de sécurité. Il fallait savoir être dur et impitoyable envers les pirates, Beckett l’avait compris ça, aucune pitié pour de telles énergumènes, voilà le point de vue d’un soldat de la Compagnie qui avait un minimum d’intelligence.

"Aller prévenir le gouverneur qu'on vient d'arrêter un pirate et qu'il souhaite lui parler."

"Bien sergent !"

Voilà, le corps inconscient de Maxwell venait d'être balancé avec une indifférence lié à une certaine violence jouissive de la part des trois gardes qui s'étaient occupé de son cas. L'un deux s'était alors tourné vers un petit nouveau, tout gentil et tout chétif, qui avait pour mission d'aller avertir miss Riddle de l'arrivée de ce nouvel invité de fortune. Le marin ne protesta pas, bien au contraire, il était trop peureux pour cela. Il salua alors son supérieur avant de disparaître de la salle des cachots sous quelques jurons et autres moqueries des pirates prisonniers et en attente de leur exécution.

"Fermez là, bandes de chiens galeux !"

Lâcha le sergent. Et, là, l'on pouvait immédiatement reconnaître les personnes qui avaient de l'autorité entre ces quatre murs. Tous les polchtrons et autres bandits des sept mers se rassirent dans le fond de leur cellule, discutant entre eux et maudissant leur avenir, un avenir qui serait court et que personne ne pourrait modifier, si ce n'est Dieu lui-même. Enfin, devrait-on dire Dieu? Non, mais plutôt Callypso, la déesse des mers, de ce fait, la divinité des marins et l'être unique et mystique que s'était également approprié les pirates en tant que déesse. Elle seule pourrait intervenir en leur faveur et leur sauver la vie. Cela dit, en contre partie, il faudrait qu'il paye une dette, ce qui parfois était beaucoup plus cher et beaucoup plus lourd qu'un bref saut dans le vide qui venait s'interrompre par un arrêt rapide sous l'impulsion d'une corde raide. Oui, la pendaison... Rien que dire ce mot faisait en frémir plus d'un. Pourquoi venait-on les pendre alors qu'ils ne faisaient que profiter de la liberté de la vie, qu'il voulait se sentir grand et laisser libre court à leur instinct aventurier? Tout était une question de point de vue en réalité. Certes, les pirates avaient souvent des méthodes déloyales mais, au fond, ils ne faisaient que vivre selon les instincts et la nature humaine telle qu'elle était. Autrement dit, tantôt civilisée, tantôt bestiale. Mais non, il a fallu des hommes et des femmes qui ne supportaient pas cela qui se mettent à jouer les grands troubles fêtes et à faire cesser toutes ces existences soit disant dépravées. Quel dommage... Alors que ce genre de vie ferait du bien à tous ses coincés de soldats et autres bureaucrates.

Il fallut une bonne demi heure pour que Vaan ne sorte de son état de sommeil provoqué. Sa tête était lourde et les coups de crosses qu'il avait reçu devaient sans nul doute lui avoir offert deux belles bosses en bas de son cuir chevelu. C'est dans un petit râle de douleur que ses yeux s'ouvrirent alors sur quelques petits morceaux de paille qui jonchait le sol de la cellule. Sa main passa sur l'arrière de son cou, se maudissant alors d'avoir encore une sensibilité corporelle. En effet, l'eau de jouvence avait la propriété de conférer une jeunesse éternelle et, de ce fait, assurer une certaine immortalité à quiconque en avait bu, tout du moins, avec une certaine condition. Il fallait sacrifier la vie d'une personne au coeur pure avant de boire l'eau de la fontaine et ressentir, de la sorte, son effet éternellement vivifiant. Ce n'est pas pour autant que l'on était escompté d'une quelconque mortalité. Oui, telles des créatures mystiques comme les elfes, quiconque buvait de cette eau ne pourrait mourrir de vieillesse, néanmoins, il ressentirait toujours la douleur et, en cas de conflit, ou d'assassinat, le déceleur du secret de l'eau de jouvence pouvait très bien mourrir tel un être normal. Au moins, cela évitait au buveur de devoir subir une vie d'immortalité sans avoir un quelconque échappatoire. De ce fait, cela expliquait la raison pour laquelle ce trésor était tant convoité. Il vous rendait beau et jeune mais ne vous privait pas de mettre fin à vos jours si le coeur vous en disait. Il laissait une liberté totale.

"Tiens, regarde ça, notre vaillant pirate se réveille Beckson."

Lança le sergent en rigolant à son second qui partagea son humour quelque peu inutile. Mais que voulez vous? Ces soldats se faisaient toujours un plaisir de voir l'un de ces vauriens souffrir et se sentir mal.

L'espace d'un instant, il eut presque la bêtise de demander où il se trouvait. Mais fort heureusement, sa conscience l'en empêcha, se remémorant alors aussitôt les évènements qui s'étaient déroulées à son insu. Il avait avancé face au deux gardes qu'il pu voir derrière la grille en redressant doucement la tête. Et la, BOUM, on l'avait assomé en traître. C'était assez malin, agir comme de manière déloyale comme un pirate pour en attraper un. Ce n'était guère glorifiant pour des hommes de la marine tels que ces soldats mais sans doute s'en moquaient-ils purement et simplement. Il fallait vivre avec son temps aprés tout et s'adapter au stratégie de l'ennemi. Autrement dit, même s'il tombait dans la traitrise aux niveaux de leur méthode, ils faisaient preuve d'un esprit d'adaption assez grand et pour le moins très bien pensé. Cela devait venir de leur nouveau dirigeant, qui avait redressé le niveau aprés la chute de lord Beckett. Ce dernier pouvait sembler impitoyable mais il avait cette petite habitude facheuse à vouloir faire respecter l'image de la marine. Si l'on se soucie plus de son image que de son efficacité, l'on pouvait alors aisément comprendre pourquoi les pirates avaient toujours réussis à mettre leur plus grand et puissant ennemi en déroute.

*Ma tête... Saloperie de crosse...*

Maugré alors Vaan en se reculant dans sa cellule pour venir s'adosser contre le mur de pierre. Cela lui permit alors de faire l'inventaire de son équipement qui, étrangement, s'était subitement allégé. Il était arrivé vêtu d'une longue veste sombre et tâchetée de poussière sous laquelle se trouvait, attaché à sa ceinture, deux lames, un pistolet et un autre dissimulé dans son dos. Tout cela avait disparu bien évidemment. Être enfermé tout en gardant ses biens lorsque l'on était pirate tenait plus d'une utopie que de la réalité. Il laissa alors un simple sourire de dérision en se voyant uniquement vêtu de son pantalon noirâtre et son haut beige. Néanmoins, il en profita pour venir faire glisser lentement sa main sur sa cuisse avant qu'elle ne vienne atterir au creux de l'intérieur de sa botte droite. Non, misère, même son petit poignard ils l'avaient saisit. Décidemment, les temps avaient changés depuis peu...

"Heps, tu viens d'où?"
"Comment tu t'es fais coffré?"

Les deux pirates de la cellule d'à côté venaient de posés leurs mains sur les grillages qui les séparait de la cellule de Vaan, venant alors s'inquiéter de la gloire illusoire, réelle ou inexistante du nouvel arrivant. Chose traditionnelle en réalité. L'on voyait tellement de pirates passés ici, certains étaient de nouveaux mousses inexpérimentés, d'autres de vieux loups de mer dont l'expérience n'étaient plus à prouver.

"Je viens de la mer et je me suis livré de moi-même à la compagnie des Indes..."

Déclara-t-il sereinement et sans aucune expression apparente en posant son regard sur ce couple de gros alcooliques non rasés depuis deux bonnes semaines. La crasse séjournant sur leurs vêtements traduisaient sans aucun problème de la durée depuis laquelle ils étaient enfermés ici.
Ces deux poisseux se regardèrent alors quelque peu incrédule avant de quitter le grillage et de retourner dans le fond de leur cellule tout en rigolant grassement. Bien sûr, ils ne croyaient pas les propos de ce jeune homme qui leur semblait fou. De son côté, Vaan soupira en les prenant tous deux pour de gros idiots qui, en ce qui les concernaient, faisaient certainement partie des pirates méritant d'être pendu. Oui, pour le capitaine de l'Eternity, il y avait les véritables pirates, des chiens des océans courageux, vaillants, ne cessant jamais de parcourir les mers, de trouver de nouveaux objectifs et autres cartes aux trésors et, ainsi, de faire perdurer l'ordre de la piraterie. De l'autre côté, il y avait ces simples marins alcooliques et malhonnêtes qui n'avaient même pas le mérite de se construire une réputation et, ce, qu'elle quelle soit. Ces derniers faisaient tâche à l'ordre des pirates et méritaient qu'on les punisse sur le champ. Néanmoins, face à la potence, la justice des hommes ne faisait malheureusement aucune différence entre ces deux catégories.

Un bruit de rouille vient alors briser le pesant silence qui s'était installé dans ces lieux. Maxwell se demandait si cela était déjà la demoiselle qu'il attendait de voir impatiemment depuis trois bonnes heures maintenant. Cela en avait tout l'air puisque une silhouette fine et féminine se dessina sur les murs en briques du couloir de la prison. Des saluts de respects résonnèrent en même temps et, instinctivement, Vaan ne pu s'empêcher de tourner sa tête vers les autres pirates qui s'enfoncèrent dans leur cellule presque en grinçant des dents, envahit par les froids, à croire que la nouvelle gouverneur représentait le diable, le mal et la seule et unique véritable mort qui pouvait frapper tout homme. En ce qui le concernait, notre ami passa simplement une main dans sa chevelure en souriant doucement, attendant que la Lady vienne se présenter comme il se doit.

"Et le civisme s'est oublié..."

Rétorqua-t-il à sa réflexion. Elle semblait contente de cette pointe de sarcasme envers le pirate mais ce dernier n'allait pas se laisser faire. La gouverneur pouvait se pavaner avec son caractère, sa droiture, sa sévérité et même sa beauté certaine, cela ne l'influençait guère, si ce n'est sur le point de la beauté. Il est vrai que l'on aurait pu imaginer une vision des plus jolies de la femme qui allait vous offrir la corde mais, comme on dit : Beauté... Danger... Ce qui vint à le faire subitement rire dans son esprit fut l'éventualité que par son physique à lui, il arrive à plaire à cette grande dame et que cette dernière veuille encore plus le tuer pour cela.

"Je me présente tout de même, Capitaine Maxwell Evans, alias Vaan... Je pense que je fais partie des pirates que vous recherchez activement, non? En tout cas, le navire de feu l'amiral Stanford me l'a confirmé..."

L'amiral Stanford était le propriétaire du vaisseau Interdictor. Ce bâtiment avait été dirigé d'une main de fer par son amiral et ce dernier était animé de la même haine que mademoiselle Riddle face aux pirates. Cela dit, son dernier affrontement contre l'Eternity lui avait été fatal... Chose qu'avait certainement appris la gouverneur et qui ne jouerait pas en faveur du sort de Vaan mais, quitte à mourrir, autant mentionné ses propres faits de guerres...

C

’était amusant de voir de tels faibles parmi la racaille des mers, de se sentir puissante et redoutée, crainte. Pour sa cruauté et ses valeurs contre la piraterie. Voir de tels pirates reculer de peur en grinçant les dents à la vue du gouverneur était très divertissant, c’était rassurant d’un certain côté, de savoir qu’on ne pouvait se lutter contre elle, puisque tout naturellement, on n’avait peur d’elle et ils ne voulaient qu’une chose, disparaître et être sûrs de ne plus la voir. Il n’y avait que des gens comme eux pour penser cela, ce n’était certainement pas le cas des nobles et des officiers de la Compagnie, elle ne pouvait pas être détestée par son propre camp pour ses idées et ses manières de faire. Il y a eu pire, Beckett n’était pas pire ? Dire qu’il y en avait qui la voyait pire que lui…C’est vrai, que la sécurité avait monté d’un cran, mais c’était pour ne pas reproduire les mêmes erreurs. De toute façon, en cruauté envers les bandits des mers, il gagnait la médaille d’or ; Verity était encore très loin de ce niveau, elle préférait laisser les autres se charger d’effrayer les ennemis, qu’agir d’elle-même. Fainéante ? Non du tout, c’est juste que ce fût tellement plus simple de donner quelques ordres en jouant l’intermédiaire. Ca lui donnait plus d’importance, et des tas de rumeurs pouvaient ainsi circuler à Port Royal. En tout cas, cette manière de faire lui plaisait, ne pas se déranger pour quelques pirates arrêtés, simplement dire quelques mots à ses soldats pour qu’ils aillent le répéter aux prisonniers et ainsi passer à autre chose, leur pendaison par exemple. N’étais-ce pas mieux ? Et dire que certains la voyaient comme le diable en personne…Certains pirates, comme ces pauvres saouls qui allaient y passer dans quelques jours. C’était abusée franchement, elle ne faisait que son devoir et rendait justice. En supprimant cette race du monde, en bannissant la piraterie à jamais ; elle avait toujours voulu le faire, déjà toute petite, son père la voyait faire ça, il lui racontait milles histoires sur les pirates et les braves soldats de la marine royale. Ca la faisait rêver à l’époque, elle se voyait comme maintenant, pour elle, c’était comme un jeu. Bien sûr, cette scène faisait parti de son passé, avant elle considérait ça comme un jeu, avant que son propre père soit victime de la traîtrise des pirates et de l’injustice de la marine. Si elle trouvait cela injuste, pourquoi faire pire une fois le titre de gouverneur acquit ? Peut-être pour faire souffrir les autres, leur rendre la monnaie de leur pièce et surtout montrer qui commandait dans ce monde, les mers des caraïbes appartenaient de droit à la Compagnie des Indes. Et ce depuis belle lurette. Tous ces fous qui croyaient pouvoir s’en sortir en claquant des doigts, en se prenant pour le célèbre Jack Sparrow, croyant pouvoir échapper à leur mise à mort et aux soldats de la Compagnie. Ils se trompaient, et rares d’entre eux s’étaient bel et bien enfuit. D’ailleurs en parlant de lui, du grand Jack Sparrow qui avait échappé à son destin un bon nombre de fois, filant sous le nez de plus de sept agents de la Compagnie, responsable de bien des crimes dans les îles avoisinantes. Comment faisait-il pour avoir autant de chance ? Bon, on peut comprendre qu’il échappe à certains de la Compagnie, il y avait des incapables parmi eux, comme partout. Mais, filer sous le nez du dirigeant à maintes reprises, sous le nez de Lord Cutler Beckett ; réussir à s’en sortir alors qu’il était sur le point de faire ses adieux, là cela revenait au miracle. La déesse des mers lui aurait donné un pouvoir ou quoi ? A chaque fois qu’on mentionnait ce pirate, elle en restait abasourdie, et incrédule, sa chance finirait bien par tourner, un jour ou l’autre. Comme pour elle quoi, la chance de la Compagnie avait tourné un temps, puis tout s’était effondrer, tel un château de carte. Et là, cela revenait à la charge, tout réussissait à ces braves soldats. Mais est-ce qu’il fallait envisager l’éventualité de perdre à la fin ? De tout perdre ? Plus que sa propre vie ? Non, plus maintenant, pas maintenant, désormais, les pirates allaient sombrer, Verity s’en était fait le serment. Et personne, oui personne ne l’empêchera de mener à bien sa promesse et son devoir, son honneur, sa fierté et son rang dans la société étaient en jeu. Il ne fallait absolument pas l’oublier, elle devait combattre et vivre pour ces trois choses, alors quand la piraterie touchera à sa fin une bonne fois pour toute, la jeune femme pourra prendre quelques vacances bien méritées à Port Royal. S’occuper enfin d’elle, faire autre chose que ce qu’elle faisait, arrêter ces courses interminables pour rattraper ces pirates en mer. Il n’y aura plus de chasse à l’homme, puisque tout sera finit, pour le bien de tous. Peut-être alors, elle retournerait voir son oncle, puisqu’il était la seule famille qu’il lui restait, ses parents étant morts tous les deux, et étant fille unique, n’ayant aucune autre famille que cet oncle anglais qui ressemblait à s’y méprendre à son père. Au niveau du caractère surtout. Elle se poserait dans son manoir, froid et remplit de souvenirs, avec ces majestueux tableaux qui lui tenaient compagnie. Pour quelques temps, parce que comme la chanson que ces bandits ne cessent de siffler, l’âme des pirates, jamais ne s’éteindra…Mon œil, elle s’éteindra bien un jour, de gré ou de force ! Bien qu’en y réfléchissant, il y avait des risques que cette chanson soit vraie dans ce sens, il y aurait toujours des pour la piraterie et des fous qui se révolteront, même après dix milles guerres. Que faire alors pour être sûr que tout sera fini ? Qu’on pourrait tracer un trait sur tout ça ? En supprimant les navires et tout ce qui faisait vivre les pirates ? Trop imposant comme idée, et ça demanderait beaucoup de temps, et d’argent. Enfin…avec une bataille, une grande bataille, les pirates comprendraient certainement où ils s’étaient embarqués ; et puis, rien qu’à voir le visage apeuré des prisonniers qui attendaient nerveusement la potence, on comprenait qu’ils commençaient à regretter leurs actes passés. Car si l’être humain était capable d’une telle cruauté, tuer des gens pour le plaisir de voir une certaine race disparaître, ça ne leur donnait plus envie de vivre et de se battre, non ?

« Je me présente tout de même, Capitaine Maxwell Evans, alias Vaan... Je pense que je fais partie des pirates que vous recherchez activement, non? En tout cas, le navire de feu l'amiral Stanford me l'a confirmé... »

Perdue dans ses pensées d’anti-piraterie, elle entendit distraitement les mots du pirate dénommé Maxwell Evans. Alias Vaan ? Ah, ils se donnaient des surnoms maintenant ? On aura tout vu, mais pourquoi faire ça, quand on est nommé avec un tel nom, c’est pour la vie, inutile de le changer en cours de route. Ah mais ça, c’est les pirates, incapables de respecter une règle ou un code civil. Il n’y a que les honnêtes gens, comme elle et tous les autres nobles qui respectent ce genre de chose….Bref, pour ne pas s’égarer sur ce genre de futilité, elle dévisagea le pirate, lui jetant un regard méprisant, et dégoûtée. De voir une telle racaille, quelqu’un qui à eut les mains souillée de sang se tenir devant elle, avec un air des plus calmes, il semblait fier de ses actes. Quelle arrogance et stupidité, il le regretterait amèrement. A croire qu’il n’avait nullement peur de la corde ? Etait-il fou ? Ne savait-il pas à qui il parlait ? Savait-il que peu de pirates avaient l’honneur de voir la personne qui les exécutait par un simple ordre, devant eux ? Il était suicidaire, sans aucun doute. En tout cas, le fait de mentionner une perte pour la marine royale créa comme un silence froid et pesant entre les soldats de la Compagnie, qui n’avaient qu’une envie, se jeter sur cet homme et lui faire regretter ses paroles. Mais un obstacle se dressait à eux, ce mur fait de barreaux d’acier, et leur gouverneur. Ils devaient attendre un quelconque ordre avant d’agir, mais se doutant du sort qui attendait ce jeune homme, c'est-à-dire la pendaison, ils ne pouvaient satisfaire leurs envies meurtrières. Mais leurs lèvres s’étirèrent un fin sourire à l’idée de voir ce gringalet finir pendu, là il arrêterait de faire son malin, comme tous les autres…

« Capitaine, hum ? »

finit-elle par dire, après un court silence, s’arrêtant au milieu de sa phrase, se donnant une petite pause avant de reprendre de son plus beau ton sarcastique.

« Vraiment ? Oh, mais je ne vois guère votre navire, capitaine … »

insistant bien sur le mot capitaine, elle croisa les bras avec un fin sourire arrogant au visage. Il est vrai qu’Evans avait été arrêté sur une chaloupe et non sur un bateau, alors pourquoi se proclamer capitaine, hum ? Et puis, s’il possédait un bateau, il n’en serait le capitaine que pour très peu de temps, avant que la Compagnie ne le détruise, comme tous les autres.

Les soldats à ses côtés esquissèrent à leur tour un léger sourire, ils ne pouvaient qu’être d’accord avec ce que disait leur chef. Cette dernière jeta un bref regard vers les prisonniers de l’autre cellule toujours recroquevillés sur eux-mêmes, tremblants et grinçants des temps, le visage pâle. Ce grincement de dents irrita la jeune femme, cela commençait très nettement à l’agacer mais ça ne se discernait pas sur son visage, seule l’indifférence régnait en maitre. Pour l’amiral Stanford, il faudrait penser à nommer quelqu’un d’autre à ce grade…Elle y songerait plus tard, il y avait plus important pour le moment, savoir ce que ce pirate lui voulait.

« L’amiral Stanford ?...C’est donc contre vous qu’il à perdu la vie. »

poursuivit-elle, sur un ton un peu plus froid.

« Vous n’avez point l’air d’un pirate hors pair, Evans. Venir ici seul était une très mauvaise idée si vous voulez mon avis, et vous aurez tout le temps d’y songer durant ces quelques heures qui précéderont votre exécution. »

La seule personne qui avait le mérite d’être un pirate hors pair était ce Jack Sparrow, qui tomberait bientôt dans les filets de la Compagnie et finirait sa vie comme tous les autres pirates, sur la place, une corde autour du cou. Le destin qui attendait Evans aussi. A moins qu’il parvenait à s’enfuir de sa cellule, ce qui était peu probable sans l’aide d’un complice extérieur.

Ah... Ces gouverneurs, ces hautes classes sociales... Il suffisait simplement de les voir, de les observer et de les entendre parler. Dés lors, vous aviez tout compris. Ces gens là vivaient parmi ce que l'on appelle l'élite. Depuis bien des générations, leur famille, de descendant en descendant, héritait de richesses toujours plus grande, en acquérissait d'autres durant leur existence, en découvrant un investisseur étranger à la région ou en renforçant l'oppression sur le petit peuple qui n'avait aucun moyen que se soit de se rebeller et de faire front face à l'autorité du plus riche. Oui, la richesse équivalait la puissance dans ce monde, et la plupart des aristocrates l'avaient compris. Ce phénomène avait pris naissance au coeur de la nuit des temps. Depuis l'époque de l'homme des cavernes, seul la tribu, ou tout du moins, le chef de tribu qui avait le plus d'armes, de bêtes et de membres au sein de son clan était le plus fort. Maintenant, l'existence humaine devenait presque superflue. Des morceaux de métaux taillés en cercle et de couleur doré avaient été préférés à la compagnie des hommes et autres femmes. Pourtant, si l'on proclame que toute révolte était inutile, c'est que la race humaine s'était déjà soulevée de maintes fois au cours de son histoire contre ce joug de l'oppresseur riche et, soit disant, intouchable. Néanmoins, même lorsque leur lutte était victorieuse, il ne fallait attendre que quelques mois, quelques années pour que tout redevienne comme avant. Les êtres normaux, que les élites appellent la fameuse basse classe, décidèrent partiellement d'agir de manière différente. Les riches s'étaient enfermés dans un système de loi? Et bien, c'est simple, les 'pauvres' qui voulaient vivre libre allaient créés leur propre code, leur propre système de loi, de règles et de valeurs. C'est plus ou moins à cette époque, dont la date précise est inconnue, que la piraterie commença bel et bien. Néanmoins, ces fameux membres d'une nouvelle liberté, nommé 'pirates', ne connurent que leur pleine expansion durant la conquête maritime des Caraïbes. Cela avait été simple. Les armées anglaises avaient été pour le moins désorganisées et, ainsi, favorisées la recrudescence de ce mouvement pro-libertaire et qui se voulait d'échapper à la loi des élites. Dans cette optique, même si tous les navires et autres membres de la piraterie venaient à disparaître, le code des pirates et de la liberté lui, ne mourrait jamais. Il ne mourrait pas tant qu'il y aurait des riches, des gens qui se croyent tout permis et qui n'avaient aucune honte à rabaisser les plus bas que terre tant que cela les amuserait. Et aprés, ce sont ces fameux pirates que l'on appelaient monstres? Des hommes qui avaient décidés de vivre selon leur gré? Certes, en commettant certains crimes, l'on ne peut absolument pas le nier. Mais la vie de l'Homme connaîtra toujours des crimes, que cela soit commis par des hommes d'un camp ou d'un autre, qu'ils soient riches ou pauvres...

Maxwell était un pirate qui vivait dans cette optique, celle que l'homme, finalement, était égal à tout autre être. Que ses gardes ne valaient pas mieux que les deux polchtrons qui siégeaient dans la cellule qui se trouvait à ses côtés, ou encore que lui pouvait se montrer aussi cruel que cette gouverneur qui signait sans aucun état d'âme la condamnation d'être humain afin qu'ils ne puissent plus vivre selon leur gré. Il y avait les riches, ceux derrière les barreaux, et eux, les prisonniers, moins riches, plus vulnérables et qui n'avaient aucune décision à prendre pour son destin, ce dernier était déjà joué une fois mis au fer. L'homme avait créé Dieu et inculqué la crainte de sa puissance divine mais, en réalité, ce n'était qu'un moyen de diversion pour laisser mettre en place cette situation où il y avait les brebis dans un enclos, attendant d'être prête pour l'abbatoir et les fermiers qui observaient leur comportement. Tout ca pour en venir à cette conclusion... La Liberté des races et de l'humanité n'existait pas... Pas sans des moyens.

Mais bon, trêve de toutes ses théories et autres explications, Vaan avait un sujet auquel il devait être attentif. La gouverneur Riddle... Cette femme... D'aprés ce qu'il avait plein de fois entendu dire sur elle, il en avait déduit qu'elle aurait pu être une pirate renommée et remarquable. Une sorte de croisement entre Davy Jones et Hector Barbossa, voilà ce qu'aurait été son caractère. Elle aurait ainsi été à la fois sans pitié, déterminé et prête à tout pour acquérir ce qu'elle désirait, de plus, elle n'aurait jamais oublier un quelconque service qu'elle aurait offert, si elle l'aurait accordé, et traquerait son débiteur pour récupérer ce qui lui était du. Il était persuadé que cela l'aurait parfaitement refleté. Bien sûr, au niveau du physique, elle n'aurait rien eu à voir avec ces deux barbus mal lavé depuis des semaines. Cette chère lady aurait été une créature ténébreuse et envoutante qui aurait fait tourner les coeurs de bien des capitaines et autres marins passant leur temps à Tortuga. Tortuga... La cîté de la débauche, de la violence, de la luxure et de tous les autres pêchés capitaux. C'était l'ENDROIT phare des pirates. L'on pouvait d'ailleurs se demander pourquoi la compagnie des Indes n'avait jamais réalisé un raid définitif sur cette île... C'est vrai, aprés tout, cela aurait envoyer voler l'âme de nombreux pirates dans le royaume des cieux ou plus profonds abysses des océans. Cela ne tuerait sans doute pas le coeur même de la piraterie mais permettrait en tout cas aux forces marines de la compagnie de se concentrer plus activement et plus livrement sur les autres bâtiments récalcitrant.

Alors qu'elle était perdue dans une certaine rêverie, le regard de notre ami ne pu s'empêcher de se poser sur le corset rouge écarlate que portait la lady. Etait-ce un hasard que cette couleur lui aille si bien? Sans doute pas... Sa conscience même devait être bercé par un fleuve aussi rouge que la couleur du sang qui l'habillait. Néanmoins, ce n'était pas la couleur que de la violence et de la couleur. C'était aussi la couleur de la passion, de l'acte charnelle... Entre autre pour cela que bons nombres de filles de joies de "l'île aux pirates" portait cette couleur qui mettait leur corps généreux et si atrayant en valeur. Mais soit, il cessa sa contemplation pour poser son regard sur le visage de cette femme qui sembla le toiser de haut en s'inquiétant de son poste de capitaine. Il est vrai que ce rôle avait de quoi être contesté. Arrivé avec une chaloupe et se proclamé capitaine d'un navire relevait de la puellerie pure et dure.

Mais, il ne prit pas la peine d'intervenir immédiatement. Elle n'avait pas fini son discours, cela se remarquait aussi bien que le nez que l'on a posé au milieu de notre visage. Et comme de juste, elle vint continuer son numéro de jeune demoiselle de la haute société en remettant les compétences de notre ami en doute. C'était un idiot et certainement pas l'un de ces pirates talentueux. Il sourit alors ironiquement, se demandant alors pourquoi il fallait toujours que les riches et autres personnes soit disant 'puissantes', se permettaient toujours cette sorte de jugement sans connaître la vie de la personne à qui il s'adressait. Leur vérité était celle du monde, mais pas celle de la vie des personnes qui étaient face à eux. Pour un être nerveux, ce genre de comportement avait de quoi vous faire entrer dans une rage folle. Mais, fort heureusement, Vaan avait beaucoup de sang froid et savait parfaitement ce contrôler.

"Lady Riddle... Il est vrai que comparé à moi, votre nom résonne au delà des océans. Cela dit, je ne suis pas de ceux qui envie votre gloire. Dans notre 'monde', porter votre nom serait pire qu'une malédiction..."

Il sourit en penchant légèrement la tête, comme pour la saluer et la complimenter à sa manière, alors qu'en réalité il ne s'amusait qu'à se moquer d'elle comme il avait appris à le faire avec tous ses chefs du corps armés de la compagnie des Indes.

"Je ne suis pas une proie idéale tel que Jack Sparrow, je m'en doute, ce n'est pas pour autant que mes capacités sont inexistantes et que ma réflexion ne dépasse pas à faire bouger deux rames en même temps, et je vais vous expliquer pourquoi..."

Mine de rien, en se voulant si éloquent, tellement à l'aise lorsqu'il s'exprimait, cela amenait un certain énervement de la part de ses interlocuteurs, surtout celui des gardes. En effet, les commandats, amiraux et autres gouverneurs avaient beaucoup de sang froid, pas autant que leurs soldats...

"Avant toutes choses, je suis venu en chaloupe et ne vous ai pas mentionné le nom de mon navire pour la simple et bonne raison que vous l'auriez déjà abattu sans prendre la peine d'écouter ce que j'avais à vous dire, ce qui explique que je me suis livré aussi facilement."

Il passa une main dans ses cheveux, un fin sourire sur ses lèvres alors que son regard ne quittait pas le tiens durant son discours.

"Qui plus est, vos roquets sont tellement stupides que certains d'entre eux vous apporteraient même les clés si ont le leur demandait poliment. De ce fait, je n'avais qu'a exprimer mon désir de vous parler pour que vous soyez devant moi My Lady et, enfin..."

Il se tourna, te tournant le dos en posant ce dernier contre le grillage qui le séparait de la gouverneur. Un tel acte pouvait signifier sa mort imminente si ses propos ne s'étaient pas achever de cette façon...

"Je tenais à m'entretenir en privée avec vous afin que l'on négocie pour que je vous livre, non seulement, le coeur de Will Turner mais que, qui plus est, je vous offre Elizabeth Turner et Jack Sparrow... Mais, bon, n'ayant pas de chances de m'en sortir et mes propos vous étant indifférent, je me doute que cela ne doit certainement pas vous intéresser."

Il avait terminé en baissant son visage, ce dernier masquant alors un sourire de victoire. Le coeur des hommes et des femmes étaient vils et cupides et un tel argument devait avoir fait automatiquement mouche dans le coeur de miss Riddle. Elle qui était prête à le pendre haut et court, Maxwell, lui, savait déjà qu'elle reconsidérerait momentanément cette décision...

Cet homme ne respectait absolument pas la lady, il lui parlait comme s’il s’adressait à quelqu’un de semblable, à un pirate, et nullement à quelqu’un qui lui était supérieur et influent. Oh oui, la jeune femme était influente, très influente, il lui suffisait de dire quelque chose et elle obtenait ce qu’elle désirait. Si sa voie avait été celle de la piraterie, elle serait devenue aussi célèbre que Jack Sparrow. Mais non, sa voie était tout autre, toute tracée depuis son enfance, la voie de la justice. Ainsi que la vie d’aristocrate, qui lui sied à merveille soi dit en passant. Jamais on n’aurait put l’imaginer pirate, ça frôlait la bêtise, elle était née chez les nobles et le resterait jusqu’à sa mort. C’était sa fierté, d’être riche, de faire partie de « l’élite », ce n’était pas donné à tout le monde, et il y avait de quoi s’en vanter. Par contre, ça ne plaisait pas à tout le monde, et Mister Evans faisait partie des personnes qui n’aimaient pas qu’on classe les gens selon leur importance au sein de la société et leur argent. Pourquoi devait-il y a voir des rebelles ? Personne ne pouvait vivre tranquillement en respectant ça ? Non, vraiment ? C’est une chose, un mystère, que Verity ne comprendrait jamais. Pourquoi personne ne pouvait s’intégrer à ce système, certes dévalorisant, mais influent pour elle et ces chers nobles. Peut-être que si ces pirates n’avaient pas connus la vie qu’ils ont eut, la pauvreté, la misère…ils n’auraient pas finit comme ça. Mais aussi, il fallait voir le bon côté des choses, si la piraterie n’existait pas, la Compagnie non plus d’un certain côté, et elle-même n’aurait pas eut ce travail d’éradiquer la racaille des mers de la surface du globe. Tuer des pirates était un gain-pain, alors, on pouvait les remercier d’une certaine manière…

En tout cas, cet homme ne manquait pas de toupet, pour ainsi parler à la grande Verity Isabella Riddle. Quiconque lui aurait parlé de cette manière aurait finit sa vie sous une corde dans la seconde qui suit. Une chose qui allait lui arriver s’il ne se taisait pas. Mais, qu’il se taise ou pas, elle s’en fichait, elle allait le faire pendre, point final. Voir un pirate s’en sortir indemne était intolérable, de plus, il avait tué un amiral de la marine, c’était encore plus intolérable. De plus, Evans parlait, et parlait, sachant qu’elle ne répondait pas à ses paroles, il prenait ça pour un avantage. Mais c’était nullement le cas, en faite, elle préférait le laisser s’expliquer jusqu’au bout, pour enfin l’avoir en une phrase et se retirer, retourner à son travail ; qui était de signer des papiers pour des exécutions. Il lui disait que dans son « monde » porter le nom de la jeune femme aurait été pire qu’une malédiction…Non mais pour qui se prenait-il ? Avec ses grands airs de pirate à un shilling ? Ça ? C’était une insulte, une insulte envers son nom ! Son titre, son honneur et son défunt père. A cette pensée elle en fut plus que dégoutée. Ah non vraiment il ne s’en sortira pas comme ça, pas si facilement, ça c’était très mal la connaître. On la disait rancunière, il y avait bien une raison, et il fallait bien que cette rumeur soit vrai. Rancunière à vie, pour cette insolence folle. Elle se savait détestée parmi les pirates, mais elle était trop habituée à de grandes marques de respect, et pas à de l’insolence aussi directe. Ce sujet, elle aurait put y passer des heures à se le répéter dans sa tête, à chercher comment le tuer de la manière la plus cruelle. La pendaison, c’était trop gentil pour quelqu’un de son genre, il fallait pire, mais quoi…Verity n’était pas une barbare non plus, et on devait respecter les traditions de Port Royal, c'est-à-dire la pendaison ; ce serait suffisant, même si la lady aurait voulu un châtiment mille fois pire.

Cet homme, mentionna cette fois le nom de Jack, ce cher Jack, aussi insaisissable que de l’air. Il disait que Sparrow était comme une proie et qu’il n’était pas aussi bien que lui, mais qu’il avait des capacités…Des capacités oui bien sûr, pour chercher les ennuis. En moins d’une minute il s’était condamné…En avait-il conscience ? Mais c’était loin d’être finit, il y avait bien pire, dans la suite de ses actions, manquer aussi ouvertement de respect à quelqu’un d’aussi haut placé était suicidaire, et les gardes aux côtés de la charmante lady fronçaient les sourcils, surpris et abasourdis qu’un pirate en situation de faiblesse ose la ramener encore. Et une fois encore, la lady patienta, le laissa parler, le laissa profiter de ces courts instants où il avait encore la force et la tête pour dire quelque chose. Il utilisait les pourparlers pour s’en sortir, c’est l’avis qu’elle se fit de lui dés qu’il commença son petit speech du gentil pirate rêvant de liberté sur les mers. En parlant de son navire comme quoi elle l’aurait abattu, ce qui est entièrement vrai, elle aurait abattu tous les navires pirates. Cependant, Evans mentionna quelque chose de très sensé en faite, en disant que ceux qui lui servaient de soldats obéissaient trop aux ordres, même des pirates, bon, l’exemple de la clé était trop exagéré. Mais c’est vrai qu’ils avaient obéit en allant la chercher…Ce qui était très problématique, faudrait-il refaire un briefing et leur dire de ne jamais exécuter la moindre demande d’un pirate ? Quelle qu’elle soit ? La sous-dirigeante enregistra ça et pensa à s’en occuper ultérieurement, quand elle y penserait et surtout, quand elle en aurait le temps. Car, du temps, elle n’en avait plus. Elle qui pensait qu’il n’était qu’un simple pirate sans cervelle, incapable de réfléchir à quoi que ce soit, il l’avait bluffé sur ce point uniquement. Oh et puis il était peut-être comme ce Jack, c’était un malin qui utilisait les pourparlers pour s’en sortir… Et l’insolence, oui l’insolence, le geste qu’il fit le condamnait automatiquement, se mettant de dos à la gouverneur de Port Royal, il fallait le faire, il en avait du cran. C’était un fou sans doute.

« Je tenais à m'entretenir en privée avec vous afin que l'on négocie pour que je vous livre, non seulement, le coeur de Will Turner mais que, qui plus est, je vous offre Elizabeth Turner et Jack Sparrow... Mais, bon, n'ayant pas de chances de m'en sortir et mes propos vous étant indifférent, je me doute que cela ne doit certainement pas vous intéresser. »

Ce qu’il dit néanmoins intéressa intensément la jeune femme, il mentionna le cœur, le cœur de William Turner. Ce qu’elle voulait, ce qu’elle désirait le plus au monde…Posséder ce cœur pour contrôler le Hollandais Volant, et prendre le Black Pearl par surprise, et enfin, réussir ce que la Compagnie voulait, conquérir les mers. C’est avec une certaine impatience et sentant que sa cupidité refaisait surface, qu’elle daigna reprendre en reconsidération sa décision de pendre ce vil pirate. Il serait pendu, ou il mourrait, prochainement, mais pas maintenant, non, il était utile, il savait des choses qu’elle ignorait. Il savait où trouver le cœur et Jack Sparrow. C’était stupide de le tuer maintenant.

« Vous savez quelque chose à propos du coffre ? » murmura-t-elle sous ce silence ambiant, presque pesant. Plus personne ne disait quelque chose, plus un bruit, chacun écoutait cette conversation avec un grand intérêt, y compris les soldats…

La cupidité humaine était tout de même amusante. Pour Verity, un nom évocateur pour cette personne si puissante et énigmatique, le capitaine Evans n'était qu'un pirate parmi tant d'autres. Un simple homme aux allures de gitans à qui l'on ne pouvait accorder aucun respect ni prêter une quelconque attention. Il était crasseux, représentait le dégoût et symbolisait, visiblement dans la tête de la gouverneur, la bêtise humaine à plein nez. Pourtant, traités ses roquets de petits faibles qui avaient la bêtise d'obéir pirate semblait faire vaciller légèrement la considération de mademoiselle Riddle. Néanmoins, cela n'affectait nullement l'état d'esprit de Vaan. En effet, ce dernier se moquait bel et bien de savoir que la gouverneur le prenne pour un être réfléchi ou non. Ce qu'il voulait, c'est être écouté, avoir son attention, tout en se permettant une certaine insolence qui disparaîtrait aussitôt un certain objet évoqué... Le coeur ! Oui, le coeur du capitaine du Hollandais volant, anciennement celui de Davy Jones qui avait écumé les mers en faisant sombrer bien des navires et qui avait été contraint d'apporter son aide à la compagnie des Indes lorsque lord Beckett eu mis la main sur le dit coeur. Et notre ami savait pertinemment que Verity voulait en faire de même. A ses yeux, rien que pour cela, il n'hésitait pas à la comparer dans sa tête à un pirate. Tout homme était pirate. Il avait ses faiblesses, ses envies de richesses, son besoin d'avoir plus de puissance que son prochain. Néanmoins, déclaré haut et fort devant la garde de Port Royal que même eux, au fond de leur être, avait un comportement semblable au pirate signifiait de signer son arrêt de mort. Et Maxwell avait d'autres plans que la pendaison en ce qui concernait son avenir. Peut-être que lorsqu'il aura apporter son aide à Callypso, là il se permettra de mourrir... Ou non. La vie était tellement imprévisible, l'on ne pouvait savoir de quoi demain serait fait...

"Saleté de pirates..."

Lâcha le second du sergent qui pencha alors sa bayonnette en direction du pirate qui était en train de leur tourner le dos. Les soldats n'hésitaient jamais à prouver leur loyauté envers la gouverneur pour espérer avoir un signe de reconnaissance ou une chance d'être promu lieutenant, sergent ou encore commodore. Néanmoins, ils s'y prenaient souvent très mal. Nul doute que pour avoir un signe de grande reconnaissance de la part de Verity aurait il fallu que l'un deux vienne offrir à la lady le coeur même de monsieur Turner, ce que personne n'avait réussi à faire. Il faut dire que la moitié de ces têtes de citrouilles ne savaient certainement pas où chercher. Et oui, le pouvoir de la compagnie s'étant resseré et mettant la piraterie à rude épreuve, les informateurs se faisaient des plus rares, ces derniers persuadés qu'un quelconque marché les conduirait immédiatement à la corde en place publique. Etrangemet, celà n'effrayait nullement le capitaine Evans, comme s'il savait qu'aucun d'entre eux ne pourrait le condamner à l'heure actuelle. Etait-ce grâce aux pourparlers ou à une chance incommensurable? Surement les deux à la fois car, malgré son éloquence et son beau langage, le pirate avait tout de même ouvert les hostilités en manquant ouvertement de respect à la gouverneur, il partait de ce fait perdant.

"Oublie ça Beckson..."

Murmura doucement qui vint poser fermement sa main sur le torse de son subordonné pour l'empêcher d'agir.

"Sergent, il vient de manquer de respect au gouverneur et se moque éperduemment de nous !"

Rétorqua le soldat sous un hochement de tête de la part de son supérieur. Le sergent, comparé à collègue, lui, semblait plus calme et plus réfléchi. Il était surtout habitué à ce manque de respect de la part des pirates envers les autorités mais, même s'il arrivait de laisser libre court à sa cruauté, il n'agissait jamais lorsque la gouverneur était présente, sauf si cette dernière lui ordonna une chose quelconque. Il fallait respecter la hiérarchie, point.

"Du calme Beck', la gouverneur sait comment traité ce genre de prisonnier et puis, son manque de respect s'arrêtera net une fois qu'il aura sauté dans le vide."

Obéissant face à son sergent, le dénommé Beckson replaça alors son fusil sur son épaule, laissant alors le silence envahir à nouveau les lieux mais, pour très peu de temps. En effet, La gouverneur semblait avoir baissé le visage en venant murmurer au pirate qu'elle désirait savoir ce qu'il pouvait lui dire par rapport au coeur de Will Turner. Et voilà, la clé de sa cellule venait de tomber, Vaan avait visé juste. Elle ne le penderait pas, pas maintenant, même si elle n'aurait en aucun cas accepté de le reconnaître, elle aurait besoin de l'aide du pirate car, pour réussir à sauver de sa peau, tout membres de la piraterie un tant soit peu expérimenté avait appris à ne pas trop en dire.

"Messieurs, vous pouvez noter cela, mademoiselle Riddle accèpte de parlementer avec un pirate..."

Sourit Maxwell en posant un regard sur ses voisins de cellule qui ne semblaient plus trop appeuré. Leur visage affichait surtout l'incrédulité, comme si ce qu'il se passait sous ses yeux étaient un véritable miracle. L'on aurait pu jurer qu'à cet instant, ils enviaient Maxwell Evans, d'avoir une telle prestence qui lui permette d'amener un dialogue possible avec le plus redoutable ennemi qu'il soit.

Mais bon, cessons ce petit jeu. Aprés cette réflexion proclamée juste aprés le murmure de lady Riddle, Vaan décida de lui faire à nouveau face et d'oublier tout sarcasme et autre moquerie malsaine pour parler du sujet qui le ferait sortir de là.

"Oui... Je sais ce qu'il faut pour vous procurer le coffre du mort et ainsi sauver ma vie de la pendaison en vous offrant le contrôle total des océans. Certes, laissé un pirate en vie serait sans nul doute un acte impensable pour vous et votre conscience mais... La vie d'un pirate sauve... Pour avoir ce dont vous avez toujours rêvé..."

Murmura-t-il en terminant sa phrase. L'avantage, chez la plupart de ces marins malhonnêtes, c'est que bons nombres d'entre eux avaient l'habitude d'éveiller les envies primaires de leur interlocuteur. Leur faire naître l'obsession du trésor dans le seul but d'apporter un soit disant soutien et préservé ainsi la liberté qu'ils s'étaient octroyé depuis la nuit.
Max posa son front contre la grille, ne souriant pas, ne marquant aucun signe de victoire ou alors de détresse. Son visage n'exprimait aucun ressentiment particulièrement. Seul la beauté physique de cet homme étrange et mystérieux passait à travers ses barreaux. Sans doute que, comme bons nombres de femmes, miss Riddle n'était pas spécialement insensible à cette dite beauté et à ce charme et cette éloquence, bien que si cela avait été le cas, devait la dégouter fortement. Être sensible face à un pirate... Voilà une chose dont elle aurait certainement honte et qui renfrocerait en aucun cas sa haine envers le pirate proprement dit et tous ses compères de l'océan. De ce fait, aurait-il été préférable ou non que Vaan la charme de manière volontaire ou non...? Allez savoir !

"Néanmoins, je pense que nous devrions nous entretenir de tout ceci en privée. Aprés tout, vos chiens de garde pourraient révéler une part d'un marché proposé ou essayer de vous doubler en apprenant ce que je sais... Qu'en dites vous?"

Sans doute que Verity verrait là une manigance quelconque du pirate alors qu'il n'en n'était rien. Il n'y avait aucune ambiguité présente pour le moment dans son discours. Honnêtement, il ne voulait pas discuter avec des oreilles indiscrètes présentes tout autour d'eux et, qui plus est, une cellule n'était pas l'endroit et le plus confortable qu'il soit pour avoir une plaisante conversation...

Là on pouvait deviner que ce pirate était fier, content d’avoir put échapper temporairement à la pendaison, mais uniquement parce qu’il savait où trouver le cœur de Davy Jones. Enfin, de Will Turner maintenant. Ce n’était que parce qu’il était d’une grande utilité dans ses plans, qu’elle l’épargnait, pour quelques temps, elle le tuerait dés que le cœur sera en sa possession, chose qui ravirait ces petits soldats incapables de contenir leur colère. L’un d’eux avait perdu son sang-froid, et il se mit à vociférer contre ce pirate, voulant lui rendre la monnaie de sa pièce et lui montrer qu’on ne devait aucunement manquer de respect devant le gouverneur de Port Royal. Son collègue l’empêcha d’aller plus loin, avait-il bien fait ? Honnêtement, Verity aurait apprécié que ce soldat mette ses menaces à exécution, il aurait été promu lieutenant à coup sûr, devant un tel courage…Tout le monde savait, enfin, tous les gardes, qu’il valait mieux ne rien faire ni dire devant elle, personne ne devait intervenir du moment qu’elle s’en chargeait. Mais là, il fallait reconnaître qu’il ne mâchait pas ses mots et qu’il détestait autant la piraterie qu’elle, non, elle détestait les pirates plus que lui, c’était certain. Personne ne pouvait avoir une telle haine envers cette racaille autant qu’elle, si le temps et les moyens le lui permettait, elle aurait envoyé tous ses soldats parcourir les océans pour traquer sans relâche ces hommes. Ah, mais c’était déjà le cas…Peut-être pas partout bien sûr, car une rumeur, venant de taverniers et autres habitants de Port Royal, parlaient d’une ville habitée par des pirates dénommée Tortuga…Tortuga, Verity ne connaissait pas cet endroit, c’était certainement pour ça que les pirates y allaient, ils se savaient en sécurité. Et ça, Miss Riddle ne devait les laisser mener la belle vie sur cette île inconnue, elle s’arrangerait, en envoyant des espions parmi les équipages pirates, pour trouver ce paradis piratien, et le réduire en cendre, exterminant tous ceux qui se trouveraient sur son passage. Là, sa renommée monterait d’un cran et elle serait encore plus redoutée qu’avant, les pirates sauraient qu’ils ne pourraient plus se cacher ni espérer s’en sortir indemne. Quelle cruauté, n’est-ce pas ?...

Ça me peine de devoir l’épargner…Mais le coffre doit m’appartenir. Like a Star @ heaven

C’était dur pour elle d’épargner un pirate, mais là elle n’avait pas le choix, il avait ce qu’elle voulait, il savait où trouver ce maudit coffre. Et il lui offrait Jack Sparrow et Elizabeth Swann sur un plateau d’argent, qui plus est…Que demander de plus ? Ah moins, qu’il y ait une autre manière d’agir, beaucoup plus manipulateur. Elle n’était pas manipulatrice et stratégique pour un rien, elle se servait des autres, les utilisait et leur mentait pour son bon plaisir et avoir ce qu’elle voulait. Cette technique lui avait toujours réussi, regardez là maintenant, gouverneur à la tête de Port Royal et sous-dirigeant de la Compagnie…Et elle avait toujours agit ainsi. Ses relations très professionnelles avec les hauts de la hiérarchie l’avaient aidé à gravir les échelons, et là, son talent de diplomate et négociateur allait encore faire des merveilles…Car, on pensant à un autre moyen, à un moyen plus rapide et plus simple pour trouver le coffre, et en mentionnant certains noms, elle en était venu à l’évidence que Jack Sparrow était encore plus utile que lui. A ce qui paraît il possédait un compas, un compas magique, enfin, c’est ce qu’elle avait entendu…Et avec cet objet, on pouvait trouver ce qu’on désirait le plus au monde, alors, il lui suffisait de mettre la main sur Sparrow et donc sur son précieux objet pour trouver le chemin du coffre. Quelle brillante idée, pourquoi n’avait-elle pas pensé à ça auparavant ? Les négociations allaient prendre une autre tournure, en sa faveur, cet Evans lui était moins utile qu’au début, il disait savoir où se trouvait le cœur, mais étais-ce vrai ? Il pouvait bien mentir. C’était un pirate et il fallait se méfier de tout. Voilà pourquoi elle ne donnait jamais sa confiance aux gens, pas même à ses officiers.

« Néanmoins, je pense que nous devrions nous entretenir de tout ceci en privée. Aprés tout, vos chiens de garde pourraient révéler une part d'un marché proposé ou essayer de vous doubler en apprenant ce que je sais... Qu'en dites vous? »

Il reprit mentionnant les gardes présents, il lui conseillait de les faire sortir ou alors de se rendre dans un endroit plus calme et plus privé. Son avis ? Hors de question, il resterait là-bas, dans sa prison, et ses officiers resteraient également là, de toute façon, ils ne comptaient sûrement pas partir. Il est vrai qu’elle ne faisait confiance à personne…Pas même à ses soldats, mais il faut avouer qu’ils étaient utiles aussi, et cela rendait tellement bien d’avoir une escorte personnelle à ses côtés, ça la rendait plus importante, plus influente et plus dangereuse. Le moindre mot, le moindre geste de sa part et ils agissaient en ôtant une vie. Un simple claquement de doigt pour qu’un crime soit commit. Bien que pour les pirates, on ne considérait pas leur mort comme un crime, ils n’étaient que des moins que rien, des personnes sans intérêts, des déchets de la société, ils ne méritaient pas même un regard de la part des hauts placés. Ce qu’elle pensait et qu’elle faisait, dévisageant toujours de haut ce pirate, qui se trouvait en très mauvaise posture, bien qu’il croie avoir un avantage pour s’en sortir vivant. C’était sans compter sur la lady, qui avait calculé autre chose dans son brillant cerveau, Evans ne serait qu’un autre pion dans son échiquier, il mourrait plus tôt qu’il ne le prévoyait selon ses plans à lui. Une fois Sparrow retrouvé, elle se débarrasserait de lui et pour ne pas se salir les mains, ses officiers s’en occuperont.

« Non je ne crois pas. » rétorqua-t-elle sèchement, regardant instinctivement chaque garde, sentant que le premier, qui était le plus jeune, peiné à se retenir de se jeter sur ce bandit. « Par contre, le marché que vous me proposez…C’est moi qui en dicte les règles. Trouvez-moi Sparrow, et je m’arrangerai pour que vous n’ayez plus un seul contact avec la Compagnie des Indes et Port Royal. »

C’était simple, elle lui proposait de retrouver Jack Sparrow et de l’amené à elle, et s’il réussissait, il n’entendrait plus jamais parler de la Compagnie des Indes, plus personne ne le pourchasserai, il serait blanchit. Les soldats présents la dévisagèrent un moment, intrigués, mais ce qu’ils ignoraient et ce que cet Evans ignorait, c’est que ce contrat, n’était que du vent. Il fallait être fou pour pensé que Miss Riddle épargnerai un déchet piratien aussi facilement, elle mentait visiblement, mais son jeu d’actrice était tellement parfait, qu’on ne pouvait penser qu’elle avait autre chose en tête. Un autre plan. Si Evans trouve Sparrow, elle le ferait tuer, et là, il n’entendrait vraiment plus parler de la Compagnie, puisqu’il serait mort.

Visiblement, bien que Maxwell avait éveillé l'intérêt de lady Riddle, cette dernière semblait vouloir tenir les termes du marché à son avantage. Qui ne le voudrait pas aprés tout? C'était la base même des marchés et autres négociations. Deux parties concernées, si pas plusieurs, exposaient chacune leur désidérata, ce qu'elles souhaitaient et la manière dont elles acceptaient un quelconque échange. C'était une voie diplomatique normalement sereine qui devait débouchée sur un résultat neutre. Mais comment un tel résultat aurait-il pu être neutre dans cette configuration présente? L'une des parties était représentée par Verity Riddle, qui ne méritait pas tant que ça sa dénomination de Lady. Cette dernière vouait une haine sans aucune équivalence à la partie adverse alors qu'elle était encore plus vile, cupide et sournoise que les êtres, soit disant machiavéliques, qu'elle combattait et se faisait un plaisir de faire traquer jusqu'à la mort. En face d'elle, se tenait l'autre partie, en la personne de Maxwell Evans. Ce dernier était pirate de son état depuis une bonne dizaine d'années. Toutefois, il n'était pas ce genre de pirate traditionnel qui écumait les mers pour augmenter la taille de leur trésor. Certes, il lui arrivait de piller et de se battre pour survivre mais, en même temps, il fallait bien vivre et subvenir à son besoin. De ce fait, il n'avait pas une morale irréprochable, surtout aux yeux de cette co-dirigeante de la grande institution qu'était la compagnie des Indes. Pourquoi ne pouvait-il alors pas exister un espace assez grand pour que ces deux genres de personnes totalement opposé puissent vivre en toute simplicité? Surtout que, en remarquant la manière dont les choses se déroulaient, l'on aurait pu se demander qui était le véritable pirate et la personne juste et sage. Elle n'agissait que par intérêt, tout comme lui mais elle se voulait plus cupide et cruel alors qu'il ne voulait que sauver sa peau. Cela ne ferait-il pas réfléchir sur les rangs de son monde et la condition humaine de chacun...?

Au moment de l'offre que lui faisait Maxwell, notre aurait bien voulu avoir le don de lire dans les pensées des autres personnes pour voir ce que commençait à monter comme machination l'esprit de miss Riddle. Aprés tout, pour qu'une femme ai hérité de cette place de gouverneur, c'est qu'elle devait savoir faire preuve de réflexion et de grande manipulation. Tous les gens de pouvoirs ne se différencient pas par leur richesse mais bien par leur capacité à influer sur l'esprit des autres. De ce fait, notre ami avait assez de maturité et d'intelligence pour s'en rendre compte et, automatiquement, prendre conscience que, qu'elle que soit l'accord passé, la gouverneur ferait tout pour avoir sa peau un jour ou l'autre. Lui-même ne lui livrait jamais le coeur, pour la bonne et simple raison qu'il voulait le retrouver lui-même, non pour prendre le contrôle des mers mais pour aider sa déesse à retrouver l'homme qu'elle aimait, le seul pour qui son coeur battait. Qui plus est, il n'avait pas spécialement envie de trahir des pirates de grandes renommées tel que Jack Sparrow ou encore Elizabeth Swann. Tout du moins, pas au profit de la compagnie des Indes, non. Etant un fervant défenseur du code de la piraterie, il ne se permettrait en aucun cas de livrer l'un de ses frères d'armes, sauf si ce dernier représentait une menace vitale pour lui et que cette solution serait la seule envisageable. Bref, il fallait déjà quelques conditions. Alors pourquoi venir ici? Et bien, comme il l'avait expliquer à son second, Mac Kinley, tout simplement pour ne pas réaliser sa quête honorifique avec la compagnie sur le dos. Il ne pouvait savoir quelles seraient les difficultés rencontrés ou les danger qu'il devrait surmonter. Ainsi, il ne pouvait pas se permettre de rester avec cette épée de damoclès au dessus de sa tête.

Bref, nous en voici arrivé à la réponse de mademoiselle Riddle qui ne souhaita en aucun cas poursuivre cet entretien dans un cadre plus privilégié. Dommage pour elle, elle ne pourrait ainsi apprendre les choses que connaissaient Vaan sur le coffre du mort et l'endroit où ce dernier pouvait se trouver. Bien évidemment, ces renseignements auraient été inventés de toutes pièces pour faire tourner la situation à son avantage et repartir sur les mers tranquillement de Port Royal pour, soit disant, aller capturer le capitaine Jack Sparrow. Et, ce, malgré la sincérité et la bonne volonté dont il semblait faire preuve. Car, il avait un atout majeur que mademoiselle Riddle n'avait pas. Son grand âge. Et oui, bien qu'il en apparaissait celle d'un jeune mousse d'une vingtaine d'années dont on ne pouvait croire réellement qu'il était capitaine d'un navire mais plutôt un fou itinérant, Maxwell approchait bel et bien du siècle d'existence. De ce fait, son savoir sur l'histoire des Caraïbes, les secrets, les trésors et les comportements humains était bien plus grand que la sienne. Cela lui donnait de déceler facilement les personnes qui se gaussaient de lui, qui tentaient de le tromper, de l'amadouer afin d'assouvir leurs enviers, cruelles ou non. Et, inversemment, il pouvait avoir un jeu d'acteur beaucoup plus perfectionné qu'une simple gouverneur de Port Royal. Être charismatique, cela se perfectionne au fil des années et lui en avait eu des dizaines pour approfondir cela. Ne fut ce que la mention de ce fait laissait imaginer à quel point il pouvait en savoir long sur la manipulation et la tromperie. Un vieillard destiné à vieillir dans le corps d'un jeune garçon plein de fougue, de courage et autre témérité. Un jeune homme dont l'apparence était trompeuse et dépassait largement celle d'un simple pirate.

"Ces conditions me semblent perplexe... Elle manque de clareté, ce qui ne peut pas réellement m'amener à vous faire confiance ma chère..."

Ce qui était sûr c'est qu'il avait un franc parler d'une insolence remarquable, comme si ce jeune homme ne doutait de rien et ce qui renforçait son image de jeune irréfléchi n'ayant pas conscience qu'il jouait sa vie en ce moment même. Une insolence qui excéda Beckson qui n'eut pas le temps de se faire arrêter par son sergent. En effet, il pointa la baillonnette de son fusil vers Evans et avança de manière rapide en visant le flanc droit, comme pour venir le transpercer.

"Je vais te faire ravaler ta langue de serpent saleté d'excrément."

Jura-t-il alors que notre cher Evans avait eu la chance d'esquiver ce coup de justesse en se reculant d'un grand pas dans le fond de sa cellule.

"Vous voyez? Nous sommes en pourparlers et je me fais agresser... Même un pirate ne s'abaisse pas à ce genre de bestialité soldat."

Adressa-t-il dans un premier temps au gouverneur avant de se tourner vers le soldat. Ce dernier ne faisait que bouillir davantage en entendant les propos de ce pirate alors que son sergent venait le saisir par les épaules pour le retenir.

"Allons, un peu de sang froid Beckson!"

Ordonna-t-il alors que son cadet ne semblait pas l'écouter.

"Attends que je te retrouve, je te tuerai de mes mains charogne, bien avant que tu n'ai le temps de retrouver Sparrow ou d'apporter ce coeur. Tu seras mort d'ici demain, j'en fait le serment !"

Des propos qu'il cracha presque au visage de Vaan qui essayait de se montrer détendu, de garder un air serein, voir supérieur qui avait ce côté agaçant alors que ses nouveaux propos trouvaient un sens profond, voir assez juste.

"Je suis navré qu'un prétendu pirate serait plus apte à servir vos intérêts que vos propres soldats..."

Soupira-t-il.

Le sergent maîtrisa Beckson qui venait se calmer petit à petit, toutefois, même s'il essayait de ne plus réagir au quart de tour et de rester silencieux, l'on pouvait déceler dans son regard la marque de la haine et de la colère, un regard inquiétant que Maxwell fit semblant de prendre de manière légèrement troublé. Il devait garder l'assurance qu'il montrait mais ne pas en montrer de trop, un principe avec lequel il jonglait sans difficultés.

"Ecoutez My Lady, je peux accepter ce marché uniquement si vous me laisser sortir d'ici avec mes effets et me laisser quitter Port Royal aussitôt sans me poursuivre. A ce moment là, je vous promets que je vous livrerai Sparrow comme il se doit. C'est mon offre, sans cela, je ne crains que la compagnie des Indes se verra toujours coiffé au poteau par ce pirate."

Et oui, l'on aurait pu penser qu'il mentionnerait le fait qu'il savait pertinemment que la compagnie des Indes le tuerait une fois qu'il aurait livrer ce si précieux capitaine au gouverneur, néanmoins, il devait jouer la carte de l'individu crédule, alors autant continuer sur cette voie.

"Néanmoins, je rajouterais toutefois qu'il me sera nécessaire d'avoir carte blanche pour capturer ce capitaine. Sur ce, je vous laisse voir si vous êtes d'accord avec cela gouverneur Riddle."

Termina-t-il en incluant la tête avec une sorte de respect faussement pensé, tout comme le salut qu'il lui avait adressé lorsqu'elle était venue à sa rencontre. Les pirates d'à côté commençaient réellement à se poser des questions quand à l'identité de ce cher capitaine Maxwell. Sans doute se demandait-il s'il s'agissait de cet esprit éternel dont parlait les légendes maritimes. Ce capitaine au vaisseau éternel qui faisait voilevers l'horizon pour aider les pirates et améliorer leur vie en satisfaisant les désirs de la déesse Callypso. Néanmoins, sans doute guider par une lueur et de respect dans leur esprit, ils ne mentionnèrent en aucun cas l'identité de cet homme, persuadé que, s'il l'aidait à préserver son anonymat, il viendrait les sauver de leur sort, tout du moins, si c'était bien lui...

Il ne manquait pas de toupet, non vraiment, se croyait-il égal à Verity Riddle ? C’était de la pure folie. Enfin bref…La jeune femme l’écoutait avec attention, tout en réfléchissant à un plan, elle était stratégique et surtout égoïste. Voyant son intérêt en premier, et la vie des autres après. Si elle était un défaut, ça aurait été bien sûr l’égocentrisme même. Cet adjectif lui sied à merveille. Certains auraient eu honte d’être aussi égocentrique, aussi égoïste et cruelle, mais le pire, c’est que la lady en était fière. Qu’on la qualifie des plus abjects mots du monde ne faisait que regonfler son orgueil. N’étais-ce pas malheureux ? Dire qu’on croyait la déstabiliser ou lui faire prendre conscience de son comportement de petite fille riche en employant de tels termes…Et que ça ne marchait absolument pas. Sa mère, que le diable l’emporte celle-là d’ailleurs, ne cessait de lui dire ça, lui disant que son égoïsme se retournerait contre elle et que ça ne pourrait que lui causer du tort à l’avenir. Vraiment ? A part faire fuir ses « prétendants » par le passé, ça lui avait plutôt bien réussi en fin de compte. Alors pourquoi s’en plaindre ? Ce que des pirates pouvaient penser d’elle, honnêtement, elle s’en fichait comme de son premier corset. Par contre, ce n’était pas la même chose pour les hauts rangs de la société, qu’elle n’avait cessé de harceler durant des années avec son ton mielleux en attente d’une quelconque promotion. C’était ça la haute société, il fallait se faire une place et vite, le monde connaissait une nouvelle ère, et il valait mieux y trouver sa place ou périr.

Ces deux-là, n’avaient rien compris à comment fonctionner un interrogatoire à la Riddle. Beckson, le soldat nouvellement promu au sein de la Compagnie ne cessait de jouer les « héros », voulant plus que tout refaire le portrait de ce pirate et de le tuer sur le coup. Ses excès de colère agaçaient son supérieur, le sergent. Néanmoins cela ne semblait pas dérangeait lady Riddle, qui observait ce spectacle avec une grande satisfaction. Tout ça la divertissait, et c’est avec un petit sourire amusé qu’elle croisa les bras, les regardant bien sagement, attendant que Beckson se calme peu à peu, grâce au sergent qui avait compris qu’il valait mieux garder son sang-froid, même devant des pirates de plus en plus insolents, tant que leur capitaine ne leur donne pas l’ordre de l’exécuter sur le champ. Le tuer, sûr il le fera, mais plus tard, oui prochainement…

« Ecoutez My Lady, je peux accepter ce marché uniquement si vous me laisser sortir d'ici avec mes effets et me laisser quitter Port Royal aussitôt sans me poursuivre. A ce moment là, je vous promets que je vous livrerai Sparrow comme il se doit. C'est mon offre, sans cela, je ne crains que la compagnie des Indes se verra toujours coiffé au poteau par ce pirate. »

Oh, le jeune homme mentionna encore une nouvelle fois le célèbre nom du capitaine Jack Sparrow, le pirate qui passait son temps à échapper aux mains de la Compagnie. Elle eut un léger rire qui se voulait moqueur et hypocrite, mais pas parce qu’il racontait encore ce qu’on ne cessait de dire sur le compte de Jack, mais sur la manière dont il comptait remplir son marché. Ainsi, monsieur voulait qu’on le laisse sortir d’ici –ce qui était certes normal…pour retrouver Jack il n’allait pas le rencontrer dans la cellule voisine…-, et il ajouta qu’on ne devait pas le poursuivre, oh ça fit rire la jeune femme. C’était tout bonnement hors de question, il se prenait pour un comique ou quoi ? Comme s’il allait vagabonder à l’extérieur sans surveillance. Oh non…Et puis le pire, c’est qu’il continua en affirmant ramener Jack Sparrow ici…Pas possible, ce n’était pas probable, comme si Jack allait calmement le suivre, il était loin d’être bête, très loin même. Alors ça n’allait pas être un petit pirate de bas étage qui allait le convaincre de faire quoi que ce soit, cet homme était trop malin pour se laisser avoir, tout le monde en avait conscience, la Compagnie en premier.

« Certes…Ce serait envisageable. »

dit-elle comme simple réponse, une réponse évidente. Dite sur un ton très calme et posé.

Bien sûr, elle ne pensait pas du tout ce qu’elle disait, en vérité, il lui fallait gagner un peu de temps pour y réfléchir plus aisément. Verity se doutait qu’Evans mentait, et que soit il ignorait où trouver Jack et son maudit compas, ou soit il voulait juste qu’on le libère pour ne jamais revenir, et surtout pas avec Sparrow. Le gouverneur n’était pas dupe, alors là pas du tout, qu’on ne tente pas de la manipuler ce serait sans succès, ce pirate d’Evans avait aucune chance de la piéger en lui racontant des mensonges sur monsieur Sparrow et ce cœur…

« Néanmoins, je rajouterais toutefois qu'il me sera nécessaire d'avoir carte blanche pour capturer ce capitaine. Sur ce, je vous laisse voir si vous êtes d'accord avec cela gouverneur Riddle. »

Carte blanche ? Ben voyons. Pourquoi ne pas lui prêter un bateau tant qu’il y est ? Ah, vraiment quel toupet, un tel manque de respect, une telle insolence, s’il ne lui était pas un peu utile pour retrouver Sparrow, elle aurait laissé Beckson le tuer. Il était utile, bien qu’elle fût certaine qu’il ne tenterait pas de retrouver le capitaine du Black Pearl. Alors voilà pourquoi elle envisageait de le placer sous surveillance, et aurait un délai pour le retrouver, si jamais ce n’était pas le cas, il se ferait rapidement tué. Pour la surveillance, ce n’était pas nécessaire de lui en parler…

« Vous aurez un délai d’une semaine…Pour retrouver Jack Sparrow et le ramener à Port Royal, vivant bien évidemment…

»

voilà son verdict, c’est tout ce qu’elle ajouta, sur son ton habituellement froid et arrogant.

« Une semaine Evans. Pas un jour de plus, j’espère avoir été claire. »

Arquant un sourcil et esquissant un sourire en coin qui se voulait moqueur, avant de se tourner vers les deux gardes, les fixant avec désinvolture et s’approchant un peu, pour leur murmurer quelques mots, sans qu’Evans n’entende quoi que ce soit.

« Surveillez-le moi…Ne le perdez pas de vue et si vous repérez quelque chose d’étrange… »

elle s’offrit une courte pause, faisant mine de réfléchir.

« Tuez-le sans hésitation. »

pas de quoi hésiter sur ça, elle le voulait mort, et elle était sûre qu’il tenterait de s’allier à d’autres pirates, et c’était dans un pareil cas qu’ils devront le tuer, voilà ce qu’elle considérait comme « étrange ».

Si jamais ces abrutis réussissaient, elle les ferait monter d’un grade, pour Beckson qui rêvait de le tuer, c’était un honneur et il devait en être comblé. Affichant un sourire satisfait, elle rejeta d’un revers de main sa chevelure blonde en arrière et jeta un dernier regard aux pauvres prisonniers encore incrédules ; pour finalement prendre la direction de la sortie de la prison, d’un pas fier et déterminé, le bruit de ses talons claquant contre le sol dur résonnant aux quatre coins de la prison.

Et bien, voilà que miss Riddle laissa le bout de sa sagesse ressortir. Visiblement, même si le comportement de Maxwell l'agaçait, elle avait fini par céder à ce marché. Certes, en rajoutant une optique pour le moins dangereuse pour ce cher capitaine Evans. Il n'avait qu'une semaine pour retrouver Jack Sparrow et le ramener à Port Royal. Cela était bien évidemment impossible. Il aurait d'abord fallu savoir où se cachait l'ancien capitaine du Black Pearl. En effet, depuis que Barbossa l'avait une fois de plus cloué au poteau en mettant les voiles avec son bâtiment, le célèbre pirate avait séjourné quelques temps à Tortuga, au milieu de tous ces polchtrons et autres galantes compagnies qui ne se manquaient pas de lui distribuer une paire de claques à l'occasion. Cela dit, depuis le dernier arrêt de l'Eternity aux quais de Tortuga, beaucoup d'eau avait coulé sous les ponts et le célèbre Sparrow avait certainement eu le privilège de réquisitionner un navire pour mettre les voiles au large et partir en direction de l'île de jouvence ou de son célèbre Black Pearl. Néanmoins, Evans ne négocia même pas une rallonge sur le délai qui lui était accordé, cela aurait brisé son jeu de comédien et, qui plus est, aurait causé un énervement déjà mis à rude épreuve de la part de lady Riddle. Bien évidemment, cela avait procuré un certain sentiment de joie au pirate de pouvoir jouer avec les intérêts du gouverneur mais il ne fallait pas abuser des bonnes choses comme on dit et, justement, quoiqu'on en dise, Vaan tenait encore à sa tête, il n'avait pas terminer son inlassable chemin entre les îles des Caraïbes et les divers trésors qu'elle pouvait enfermée. Ainsi donc, il laissa la grande dame venir donner quelques instructions à ses gardes avant de quitter la prison. Dorénavant, elle ne lui était plus d'une quelconque utilité puisqu'elle avait accepté ses conditions et imposé les siennes. Les choses sérieuses, ou amusantes, c'est selon, allait pouvoir commencer.

Beckson salivait déjà. Il allait pouvoir au moins offrir une maigre correction à ce satané pirate présomptueux. Certes, il se devait de le laisser en vie pour obéir aux ordres du gouverneur mais il n'hésiterait pas à le faire bien souffrir, de manière purement sadique, avant de laisser sortir ce futur ex-prisonnier qui n'avait fait que retarder l'heure de son rendez-vous avec la potence.
De son côté, le sergent sifflota légèrement pour faire venir à lui ce célèbre clébard qui se balladait tranquillement à travers les murs de la prison avec le trousseau de clé menant à la liberté perpétuellement placé au creux de ses dents.
Evans, quant à lui, se contentait de regarder Beckson avait un sourire un peu plus amusé, et moins sérieux. aprés tout, ces empotés de garde ne connaissait pas non plus le passé du capitaine pirate et, ainsi donc, il pourrait les surprendre et jouer avec eux allègrement. Cependant, il n'oubliait pas qu'il n'avait guère le temps de traîner dans les parages. Qui pouvait savoir durant combien de temps lady Riddle maintiendrait sa décision. Elle pourrait très bien changer d'avis et venir rechercher aussitôt Vaan, ou le traquer, avant de le pendre en place publique, comme le méritait soit disant tous les pirates parcourant les sept mers.

"Ouvrez sergent, j'ai une correction à infligé à notre serviteur d'une semaine..."

Lâcha mesquinement Beckson à celui qui était devenu son subordonné. Oui, avant de partir, Riddle avait nommé le soldat nerveux au rang d'amiral. Ainsi donc, il était maintenant à même de commander un navire, d'avoir sa flotte et de donner des ordres à des hommes aussi lent et désabusé que son ancien sergent.

"Bien amiral."

Répondit laconiquement le sergent en venant ouvrir la cellule. Il s'en écarta alors juste aprés, tandis que Vaan reculait dans sa cellule. Beckson avança avec un sourire de sadique aux lèvres, sa baillonnette placée droit vers le pirate.

"Ne bouge pas, je te promets de te laisser en vie charogne..."

Etrangement, ce genre de menaces n'impressionna guère notre pirate qui se mit à rire avec plaisir de la menace de ce membre de la garde royal. Certes, il avait été promu au grade d'amiral mais ce n'est pas pour autant que ses capacités physiques, mentales ou autres c'étaient améliorées, elles.

"Navré mais je ne pourrais te promettre la même chose."

Ne répondant absolument rien, Beckson se contenta simplement de laisser exprimer sa rage en fonçant de manière peu judicieuse sur le pirate. Ce dernier, qui avait fixer toute son attention sur le récent amiral et son arme, se contenta alors de simplement venir se baisser au moment opportun. A genoux, sa tête penché légèrement sur la droite, la lame de baillonne de Beckson avait rencontré le mur de briques de la cellule.

"Râté !"

Vaan sourit en venant poser ses mains fermement sur le bord de la carabine. Il se redressa alors aussitôt en venant donner un grand coup de pied dans l'entre-jambe de Beckson. Ce dernier devait alors sans doute regretter amèrement son geste qui venait de lui causer une souffrance au creux de sa virilité, au point de lui faire pousser un petit cri presque féminin. Il en lâcha d'ailleurs le bout de son arme pour joindre ses mains au niveau de son ventre.

"Trop aimable..."

Déclara alors Evans en donnant un coup de crosse dans la figure du soldat. Ce dernier recula alors que le sergent leva son arme pour faire feu. Malheureusement, le piètre amiral lui gachait la vue. Notre pirate eut donc le temps nécessaire de retourner son arme pour mettre en joue le binôme pîtoyable de gardes qui étaient censés s'occuper de son cas. Il chargea alors sur Beckson qui vint se faire embrocher au niveau du sternum. Cela faisait un garde de moins, mais il restait tout de même le sergent. Ce dernier se décalla sur le côté pour venir tirer sur Evans, néanmoins, le pirate avait une assez bonne connaissance du combat pour anticiper ce genre de réactions. Il se camouffla alors derrière le corps de Beckson qui fut achevé par une balle dans le dos tiré par son subordonné.

Vaan sourit, maintenant, le sergent devrait recharger son arme pour pouvoir tirer une nouvelle fois. Le pirate hôta la lame du bide de Beckson et se recula dans la cellule avant de venir tirer sur le sergent qui tomba au sol inanimé, la balle logé en plein dans le torse. Les deux pirates de la cellule d'à côté ne purent s'empêcher de suivre cela avec le plus grand intérêt et se laissèrent aller à féliciter les actions de Evans qui venait de mettre hors d'état deux gardes de la prison de Port Royal, tout le monde ne pouvait pas avoir ce mérite. Toutefois, les coups de feu avaient du alerter les autres gardes de la prison et la cavalerie ne tarderait certainement pas à arriver, il n'y avait donc pas une minute à perdre.

"Allez, sorter de là les gars et tâcher de pas vous faire prendre, compris?"

Déclara Maxwell tout en ayant saisit les clés des cellules et libérés ses compagnons d'armes. De un, il aurait besoin de leur aide pour désorganiser la prison et sortir de là indemne. De deux, cela rendrait certainement la prétentieuse de gouverneur pleine de rage et de colère. Il est bien évident que laisser s'en tirer un pirate qui en venait à libérer tous les prisonniers qui avaient rendez vous avec la potence avait certainement de quoi faire sortir un agent de la compagnie des Indes hors de ses gonds.

"Allez les gars, on couvre Evans, Yahaaaaa !"

Proféra le plus imposant des pirates emprisonnés. Les autres le suivirent alors en beuglant de la même manière tout en se dirigeant vers la sortie de la prison. Vaan les laissa passer devant en prenant soin de ne pas oublier d'aller récupérer ses effets personnels. Et pour cause, il serait beaucoup plus à l'aise une fois qu'il aurait récupéré son épée, son sabre ainsi que ses deux pistolets. Là, le soit disant pirate inexpérimenté que pensait avoir vu Riddle en lui pourrait laisser parler son expérience et son talent du combat. Oh oui, on avait voulu le prendre pour un jeune imbécile qui ne doutait de rien. Maintenant, il prouverait que cela était loin d'être le cas.

"Gardes, en alerte, les prisonniers s'évadent !!!"

La voie d'un des gardes résonna avant qu'il ne se fasse mettre au sol par trois des pirates libérés. Port Royal, la ville de l'ordre, de la discipline et de la lutte anti-pirate allait connaître un nouvel évènement presque sans précédent. Une cohue générale au sein même de sa prison et une révolte de pirates prêt à prendre le large en ne manquant pas d'hoter la vie de tout garde se dressant sur leur chemin...